Après une première année de fonctionnement, nous avons voulu en savoir plus sur cette initiative.
Pourquoi s'être constitués en association ?
Depuis plus de 10 ans, nous avons la chance d'être fédérés en réseau au niveau régional grâce à l'initiative de la DREAL Bretagne qui a mandaté une association régionale (l'IRPA) pour animer notre réseau des chargés de mission Natura 2000. Les réunions à la journée organisées par l'IRPA sont l'occasion d'échanger régulièrement sur nos techniques, les milieux naturels que nous gérons, nos outils de gestion, nos suivis scientifiques, et de connaître l'actualité réglementaire de Natura 2000 présentée par les services de la DREAL. Ces réunions nous permettent également de mieux nous connaître, nous sommes une cinquantaine, chacun présent sur un site spécifique. Cependant, nous avons ressenti le besoin d'élargir le champ de nos discussions et de voir tout un volet que nous n'avions pas le temps d'aborder lors de ces journées, d'où l'idée de l'association.
Précisemment, à quelles attentes cela répond-il ?
Nous sommes arrivés au constat que nous, chargés de mission, considérions Natura 2000 comme un outil majeur de préservation de la biodiversité au niveau européen, mais que nous éprouvions pour beaucoup des difficultés dans la réussite de la mise en œuvre de cette politique, à l'échelle du site que nous gérions.
Nous voulons ainsi aider à structurer davantage la démarche en abordant des aspects délaissés jusqu'à présent, notamment en travaillant sur une meilleure reconnaissance du métier de chargé de mission Natura2000 et sur l'amélioration de son mode de financement. Nous souhaitons également améliorer les conditions nécessaires aux échanges et à l'implication des élus locaux dans la démarche Natura2000 afin de parvenir à une meilleure appropriation de cette politique.
A votre avis sur quels points doit-on progresser pour que le métier d'animateur Natura 2000 puisse être mieux valorisé et surtout pérennisé ?
Les animateurs Natura 2000 commencent à avoir une solide expérience en matière de préservation et de gestion de la biodiversité. Plus de 15 ans d'expérience dans la démarche en Bretagne, c'est un bon recul qui nous permet à ce stade de tirer quelques enseignements.
Ce réseau déjà en place localement mérite une meilleure reconnaissance. Actuellement, il est constitué de personnes techniquement et humainement compétentes et appréciées, mais qui rencontrent chaque année de grandes difficultés à trouver les financements pour le maintien de leurs postes, souvent à temps partiel sur les missions Natura 2000. Comment réussir à convaincre les élus que Natura 2000 est une politique de préservation de la biodiversité sur le long terme ? Pour que les élus s'engagent et misent sur notre réseau, l'Etat doit prendre en compte le volet financier de Natura 2000 sinon il risque de perdre toute crédibilité vis-à-vis des opérateurs et des collectivités locales. Le message doit être affiché sans ambiguïté.
Il est essentiel aussi de réussir à convaincre que ce réseau pourra également être utile pour la mise en place de tous les projets qui découlent du Grenelle de l'environnement, notamment dans l'aide à l'application de la Trame verte et bleue.
Pensez-vous que l'échelle régionale soit la bonne échelle ?
Pour débuter, oui ça nous semble très bien. Il nous a fallu plusieurs années pour nous connaître, pour identifier plus finement nos problématiques. Cette association a pu se créer parce qu'il y avait déjà une connivence et une envie commune bien identifiée de ce vers quoi nous voulions tendre. La proximité dans un premier temps est importante aussi, tout ne peut pas se résoudre par mails ou échanges téléphoniques. Mais bien sûr nous sommes conscients que les difficultés que nous rencontrons sont certainement partagées au niveau national. Nous ne nous sentons pas compétents et légitimes pour porter actuellement une telle démarche plus largement, mais nous sommes ouverts à tous les retours d'expérience d'autres régions, voire d'autres pays, qui pourraient enrichir notre réflexion et nous ne demandons qu'à faire profiter de notre expérience et à tisser d'autres liens. Nous avons d'ailleurs déjà intégré dans notre association un chargé de mission de Loire Atlantique afin de faire le lien avec notre région voisine.
Une telle expérience peut-elle être transposable ?
Certainement et à chacun sans doute d'inventer sa « recette ». Parfois, il suffit de très peu de choses pour qu'une dynamique se lance, il faut peut-être savoir ne pas toujours attendre et oser provoquer les évènements.
Contact : Association des chargés de mission Natura 2000 - Bretagne
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