Les premiers séminaires biogéographiques avaient pour objet la discussion, pour validation, des propositions de sites des Etats-membres. La Commission européenne a lancé un nouveau cycle de séminaires, axés désormais sur la gestion.
Afin d'atteindre les objectifs 1 et 2 de la stratégie biodiversité de la CE, ces séminaires ont pour objectif d'améliorer la gestion des sites Natura 2000 pour atteindre l'état de conservation favorable des habitats et espèces. Le processus consiste principalement à organiser une mise en réseau des scientifiques, gestionnaires, socioprofessionnels, ONG… des Etats-membres, afin de favoriser les échanges et partager le diagnostic sur les enjeux, pressions et solutions à mettre en place pour améliorer l'état de conservation d'un ensemble d'habitats. Après le séminaire pilote pour la zone boréale, 2012 a vu se dérouler le processus pour la zone atlantique, avec les Pays-Bas comme Etat pilote. Le processus est enclenché pour la zone alpine, piloté par l'Autriche.
Cette démarche, basée sur la participation volontaire mais active des Etats membres et de l'ensemble des acteurs, n'est pas un outil d'évaluation des progrès des Etats membres. Concrètement la démarche suit les étapes suivantes :
Etape1 : Identifier environ 20 habitats, objet de la réflexion, sur la base du nombre de pays concernés, de l'état de conservation et de la tendance d'évolution selon le rapportage 2007 (appui du Centre thématique européen).
Les regrouper en types d'habitats. Par exemple, pour le séminaire biogéographique atlantique, ont été établis les groupes « habitats côtiers et estuaires », « landes et tourbières », « prairies » et « rivières et lacs », chaque groupe rassemblant 5 habitats particuliers.
Etape 2 : Rassembler les informations sur les habitats dans un « background document », document « ressource » évolutif et collaboratif : il regroupe les informations issues du rapportage et des Etats membres (les cahiers d'habitats par exemple) et est complété par le savoir tacite des scientifiques et experts des Etats membres. Sont ainsi détaillées les caractéristiques de chaque habitat, les pressions/menaces, la gestion préconisée, bonnes pratiques, études de cas (LIFE+), les difficultés et solutions proposées.
Identifier les experts/gestionnaires susceptibles d'apporter leur expérience au « background document » et/ou de participer au workshop et au séminaire. Identifier un président de « groupe d'habitats » qui animera et synthétisera les discussions (avec l'appui du contractant de la CE).
Etape 3 : le workshop Rassembler les représentants des ONG/socioprofessionnels, Commission et CTE, et des Etats-membres (2 par groupe d'habitats) afin d'avoir à la fois des scientifiques connaissant le fonctionnement des milieux et des gestionnaires connaissant les difficultés concrètes de gestion. Ces contacts sont enrichissants et prometteurs pour des collaborations concrètes, notamment sur les questions de méthodes quant à l'évaluation de l'état de conservation et le suivi des habitats, qui ne sont jamais loin
Partager le diagnostic (pressions), prioriser les enjeux à traiter et identifier les types de solutions à approfondir.
Echanger sur des thèmes transversaux. Lors du workshop du séminaire atlantique en juin 2012 aux Pays-Bas, les thèmes retenus étaient : enjeux transfrontaliers, communication auprès des porteurs d'enjeux, transfert de connaissance et intégration dans les politiques publiques
Rassembler ces réflexions dans le projet de « document du séminaire ».
Etape 4 : le séminaire Confirmer les enjeux retenus pour chaque groupe d'habitats et thèmes transversaux et approfondir les solutions et les actions concrètes à conduire, par exemple des ateliers entre Etats membres sur les outils de valorisation de Natura 2000 (type label, grands prix) ou sur la gestion des sites dunaires, ou comment articuler concrètement DCE et DHFF.
Echanger sur les outils et actions, par exemple via des posters comme lors du séminaire atlantique de décembre 2012 aux Pays-Bas.
Etape 5 Poursuivre les échanges, notamment via une plateforme d'échanges qu'envisage la Commission et mettre en œuvre les actions.
Faire le bilan et relancer un nouveau séminaire
Quels que soient les problèmes identifiés (articulation des politiques, fragmentation,eutrophisation, pertes des dynamiques naturelles, intensification/abandon, gestion hydrique.), les pistes de travail restent assez génériques : approche participative, améliorer les connaissances, identifier les bons et mauvais exemples, partager des expériences, approche intégrée à l'échelle de l'écosystème et avec un diagnostic de la situation locale. Cependant, le processus du séminaire devrait permettre d'enclencher des échanges plus construits et durables entre Etats membres pour progresser sur la gestion des habitats étudiés, et de concrétiser la notion de réseau Natura 2000 entre les acteurs qui s'y investissent.
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